En effet, des expériences à des hauteurs intermédiaires ont
montré que
mm semble dans toutes nos cellules séparer
les deux régimes différents d'ondes hydrothermales. Nous pouvons
alors en connaissance de cause noter que la longueur capillaire
de l'huile utilisée est de 1,4 mm, i.e. très
proche.
Que signifie cela ? Nous pouvons suggérer que les ondes hydrothermales
de type I (grandes hauteurs) sont des ondes où l'effet capillaire est
négligeable : tout comme Smith et Davis (1983a) l'ont suggéré à
toutes les études théoriques ultérieures des ondes hydrothermales,
les déflections de surface peuvent être négligées lors du calcul
de stabilité linéaire des OH1. Au contraire, si
, les effets capillaires sont dominants et les déflections de
surface ne peuvent plus être négligées. Smith et Davis (1983b) ont
par ailleurs considéré le cas où les variations de la hauteur font
partie intégrante du calcul de stabilité linéaire de
l'écoulement thermocapillaire. Ces auteurs trouvent alors -- en
l'absence de gravité et en ne considérant qu'une direction
horizontale, celle du gradient -- un nouveau type d'ondes qu'ils
baptisent « ondes surface » et les opposent aux ondes hydrothermales.
Les ondes que nous observons sont probablement un cas intermédiaire
entre ces deux types ; Les OH1 et les OH2 constituent alors deux modes
complémentaires d'une théorie incluant les déflections de surface
et les variations locales de température. Ces deux modes ont des
seuils différents en fonction de
et le point de codimension 2
évoqué dans la section précédente correspond au changement du
mode le plus instable.
Du point de vue hydrodynamique, les OH2 résultent du couplage des
ondes hydrothermales habituelles (i.e. sans déflection de la surface
libre) avec des ondes de déflections de surface. Nous pouvons en
effet remarquer que les sources d'OH2 sont des sources d'ondes
cylindriques -- des « ronds dans l'eau » -- et leur orientation est
essentiellement celle du gradient de température qui impose le
mouvement du fluide en surface.
En conclusion, nous pouvons suggérer qu'une théorie complète des
ondes hydrothermales doit tenir compte des déflections de surface
lorsque les effets thermocapillaires ne sont plus négligeables,
notamment lorsque les nombres de Bond statique et dynamique sont
inférieurs à l'unité. Cette complexification de la nature des
ondes hydrothermales est un obstacle certain à leur étude dans des
systèmes étendus : les rapports d'aspect ne sont pas les seuls
nombres sans dimension influant sur la distribution spatiale de la
structure. Ainsi, pour obtenir une « boîte » deux fois plus
grande, il n'est pas possible de simplement diminuer la hauteur d'un
facteur deux ; au contraire, nos résultats montrent qu'il est en toute
rigueur nécessaire de construire une nouvelle cellule dont les
dimensions horizontales et
sont deux fois plus grandes.