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La figure présente ainsi sur une image de
fréquence la relaxation d'une perturbation. Le taux de croissance
spatial des modulations advectées est positif, ce qui semble
suggérer que de telles pertubations sont instables ; le taux de
croissance temporel est quant à lui négatif.
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Les taux de croissance spatiaux mesurés sur de tels états
perturbés artificiellement sont reproduits sur la
figure . La dispersion de ces résultats est
grande ; néanmoins, un ajustement linéaire des points nous donne
exactement la même tendance que l'ajustement effectué sur les
états absolument instables. Dans les deux cas, un « seuil » situé
autour de 4,4 K se dégage.
Comment interpreter ces états ? Si l'on suppose que les modulations
issues des perturbations mécaniques sont différentes (en un sens à
préciser) des modulations issues d'une excitation par la source
artificielle de bruit, il est possible d'expliquer des valeurs
différentes des taux de croissance. En effet, ce dernier est fonction
du nombre d'onde et de la fréquence des modulations et ces dernières
ont très certainement des caractéristiques différentes dans chacun
des cas : le taux de croissance spatial de l'instabilité d'Eckhaus
n'est ainsi pas le même pour les perturbations émises par la source
et par l'expérimentateur. Ainsi, entre 4,4 K et 5,45 K, nous pouvons
supposer que les perturbations émises par la source et qui relaxent
à zéro sont justement des perturbations de nombre d'onde et de
fréquence stables vis-à-vis de l'instabilité modulationnelle et
qu'au contraire les perturbations produites par l'expérimentateur
contiennent un plus grand nombre de fréquences et de nombres d'onde
dont certains situés dans la bande instable d'Eckhaus.
Nous pouvons aussi -- par analogie avec le seuil d'un mode global
linéaire ou non-linéaire -- suggérer la définition de deux
seuils différents. Nous aurions alors un seuil de l'instabilité
linéaire convective d'Eckhaus (perturbations infiniment faibles et
monochromatiques, émises par la source) et la définition d'un seuil
de l'instabilité non-linéaire convective d'Eckhaus (perturbations
fortes, riches en fréquences et avec une enveloppe bien determinée
où les effets non-linéaires jouent un rôle). Le seuil
non-linéaire est alors situé à 4,4 K, avant le seuil linéaire
à 5,45 K.