La vitesse de groupe est calculée comme la vitesse de phase des
modulations, i.e., le rapport de la fréquence par le nombre d'onde des
modulations. Les vitesses des fronts avant et arrière des modulations
ou des dislocations peuvent être mesurées de deux façons
différentes :
La figure illustre alors le comportement de ces
vitesses en fontion du paramètre de contrôle. Pour les états
absolument instables, la vitesse négative mesurée correspond à un
envahissement de la cellule à partir du bord aval, i.e. à l'encontre
de l'advection par la vitesse de groupe. Nous vérifions bien qu'à
une augmentation de
correspond une vitesse de pénétration
plus élevée. Ces vitesses sont en parfait accord avec l'intuition.
Un comportement bien plus étrange est observé pour les états
convectivement instables entre 5,45 K et 5,56 K. En effet, plus
est élevé dans la zone convective -- et donc plus l'on
se rapproche de la limite convectif/absolu -- et plus la vitesse
d'évacuation vers l'aval des modulations est grande ! Au seuil de
transition convectif/absolu semble de plus correspondre une divergence
de la vitesse du front des dislocations. Ce comportement est assez
inattendu car contraire à la première intuition qui voudrait que
plus l'on est instable et plus les modulations sont persistantes dans
l'état convectif. Si nous ne pouvons expliquer la brusque
discontinuité au seuil convectif/absolu à 5,56 K, il n'en reste pas
moins que celle-ci marque nettement un changement de régime et
confirme ainsi la notion de transition.
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Pour les états « stables » en dessous de 5,45 K, les mesures sont
effectuées sur des états forcés par une source de bruit et la
vitesse rend alors compte de l'instauration du régime asymptotique
forcé. La dynamique est alors lente et le taux de croissance temporel
est faible, voire mal défini. Il y a ainsi une très nette
différence entre ces états forcés et les états perturbés « de
l'extérieur » pour lesquels la vitesse du front arrière des
modulations est de l'ordre de la vitesse de groupe, i.e. beaucoup plus
élevée. En cela, les états forcés semblent plus proches des
états convectifs observés au delà de 5,45 K et nous les avons
utilisés pour confirmer le seuil convectif
... mais ce régime est-il réellement stable
vis-à-vis de l'instabilité d'Eckhaus ?