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A. A propos de l'élévation de hauteur

Nous allons ici détailler comment sont obtenues les formules ([*]) et ([*]) qui décrivent de combien s'élève la surface libre d'un fluide soumis à un gradient horizontal de température $ \frac{\mathrm dT}{\mathrm d
x}$ par l'effet de la thermogravité et de la thermocapillarité. Les calculs ci-dessous sont inspirés du calcul présenté par Guyon et al. (1991).


\includegraphics[width=4cm]{meca-dx}

\begin{picture}(0,0)(-205,-32)
\put(-15, -3){\makebox(0,0)[l]{$x$}}
\put( 46, ...
...box(0,0)[r]{$T$}}
\put( 65, 35){\makebox(0,0)[l]{$T+\mathrm dT$}}
\end{picture}

Nous considérons un volume de fluide de hauteur $ h(x)$ compris entre $ x$ et $ x + \mathrm dx$ en nous restreignant au plan $ (x,z)$. Nous supposons que la vitesse peut être mise sous la forme : $ \vec{v}(x,z) =
u(z)\vec{e}_x$, i.e., que la vitesse verticale est négligeable (elle est d'ailleurs nulle en géométrie rectangulaire). L'équation de Navier-Stokes en régime stationnaire se réduit à :

\begin{displaymath}\left\{
\begin{array}{ll}
0 = -\displaystyle \frac{\partial ...
...frac{\partial p}{\partial x} - \rho g \\
\end{array} \right.
\end{displaymath}

avec :

$\displaystyle \rho=\rho(x)= \rho_0 + \displaystyle \frac{\mathrm d\rho}{\mathrm...
...
= \rho_0 \left(1 - \alpha \displaystyle \frac{\mathrm dT}{\mathrm dx}x\right)
$

Nous fixons les constantes d'intégration avec les conditions suivantes :

$\displaystyle u(y=0)=0$    
$\displaystyle \int_{0}^{h} u(z) \mathrm dz = 0$    
$\displaystyle p(z=h)=p_0$    

$ p_0$ est la pression atmosphérique. Nous linéarisons la dépendance de $ p$ en $ x$ et nous en déduisons alors :

$\displaystyle p(x,z)$ $\displaystyle = p_0 + \rho g (h-y) + \rho_0 g \frac{\mathrm dh}{\mathrm dx} x + g \frac{\mathrm d\rho}{\mathrm dx} (h-y) x$    
  $\displaystyle = p_0 + \rho_0 g \left( \frac{\mathrm dh}{\mathrm dx} x + (1 - \alpha \frac{\mathrm dT}{\mathrm dx}x)(h-y) \right)$    

d'où :

$\displaystyle u(z) = \frac{\rho g}{\eta} \left[
\frac{\mathrm dh}{\mathrm dx} ...
...mathrm dx}\left(-\frac{y^3}{6} +\frac{hy^2}{2} -\frac{h^2 y}{4}\right)
\right]
$

Nous relions ensuite cette expression à la tension de surface grâce à la condition aux limites cinématique tangentielle à la surface :

$\displaystyle \eta \displaystyle \left.\frac{\partial u}{\partial z}\right\vert...
...= \frac{\mathrm d\sigma}{\mathrm dx}
= - \gamma \frac{\mathrm dT}{\mathrm dx}
$

d'où, en négligeant $ \mathrm dh$ devant $ h$ :

$\displaystyle \frac{\mathrm dh}{\mathrm dx} = \left( - \frac{3}{2} \frac{\gamma}{\rho g h} + \frac{3}{8} \alpha h \right) \frac{\mathrm dT}{\mathrm dx}$ (A.1)

Nous en déduisons les formules ([*]) et ([*]) donnant la déflection de surface dans le cas purement thermogravitaire ($ \gamma=0$) et dans le cas purement thermocapillaire ($ \alpha=0$).


La variation de surface d'origine thermogravitaire varie proportionnellement à $ h$ alors que la variation de surface d'origine thermocapillaire varie comme l'inverse de $ h$. Pour des très faibles valeurs de la hauteur ($ h=0,6$ mm), nous avons expérimentalement constaté dans la cellule « LOTUS » une déflection de la hauteur atteignant déjà 50% de la valeur nominale au seuil des ondes OH2...


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Nicolas Garnier - Thèse de doctorat